L' Art de la Guerre
Opération conquête des esprits
L’exemple à suivre est “l’engagement consenti par Nicola en faveur des populations déchirées par les conflits, rencontrées à l’occasion des nombreuses missions auxquelles il avait participé”, pendant lesquelles il avait “touché du doigt la dévastation des guerres et les souffrances de ceux qui sont obligés de les subir, dont les premiers sont les enfants”.
Le Régiment -documente le ministère de la Défense- “opère en infiltrant des détachements opérationnels au-delà des lignes ennemies, dans des actions directes qui prévoient l’engagement d’objectifs à distance en exploitant l’armement en dotation et toutes les plate-formes de feu terrestres, aériennes et navales”. En d’autres termes, une fois repérée la “cible” humaine, elle est éliminée directement par des tireurs choisis ou, indirectement, avec un pointeur laser qui guide la bombe lancée par un avion de chasse.
Ceci n’a pas été raconté aux 5.000 enfants et adolescents qui, au moment culminant de la Journée, ont applaudi les paras de la Folgore qui descendaient du ciel sur le Ponte di mezzo (pont sur l’Arno dans le centre historique de Pise, NdT) apparaissant à leurs yeux comme des héros de BD qui défendent les bons contre les méchants.
Le cas de Pise n’est pas isolé. Les militaires USA de la base de Sigonella (Sicile) -rapporte Antonio Mazzeo- sont de plus en plus présents dans les écoles siciliennes où ils donnent des cours d’anglais, de gymnastique et autres. À Sigonella, où un curé de paroisse a emmené les enfants en “visite d’instruction”, et dans les bases des Pouilles ont lieu pour les lycéens des stages d’”alternance école-travail”.Des cas analogues sont enregistrés dans d’autres régions.
Ce qui est en cours est une véritable opération de conquête militaire des esprits des jeunes générations (et pas seulement celles-là). Y a-t-il des enseignants, étudiants et parents disponibles pour la contrecarrer, en s’organisant pour faire avancer, contre celle de la guerre, la culture de la paix ?
Édition de mardi 30 avril 2019 de il manifesto
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio